Expositions passées

Alfred Desplanques et Léopold Simons furent à l’honneur dans l’exposition organisée par le musée de la tour abbatiale de Saint-Amand-les-Eaux Par les villes et les champs, regards d’artistes sur la vie quotidienne dans le Nord 1890-1950.

Alfred Desplanques (Tourcoing, 5 novembre, id. 2 novembre 1930)

 

Le peintre surnommé « le Broutteux de la peinture » a été formé  à l’école des Beaux Arts de Tourcoing par Bruno Chérier. Grâce à une bourse reçue de la ville, il a pu suivre à Paris, de 1883 à 1886, les enseignements de peintres alors renommés  comme Carolus-Duran, Jean-Joseph Weerts et Auguste-Joseph Delescluse. Au Louvre, il copie  à l’envie les peintres flamands et néerlandais (Brueghel l’Ancien, David Teniers, Adriaen Van Ostade, Adriaen Brouwer, Johannes Vermeer). Les nombreuses esquisses, croquis et notes conservées dans les petits carnets du peintre soulignent le souci chez lui de capter l’instantanéité des gestes et postures observés dans l’échoppe, le cabaret, la rue : « M. Ingres m’a appris à savoir, le crayon à la main, fixer immédiatement un mouvement, une impression, l’expression d’une tête et à faire des croquis justes, aussi rapides que l’instant qui fuit. »

 

L’œuvre de Desplanques comme celle de Rémi Cogghe, ignore les réalités du travail industriel de son époque : aucune évocation des ateliers et des usines, des courées ou  des transformations urbaines mais davantage une représentation minutieuse d’intérieurs populaires. Le peintre multiplie les scènes domestiques ou s’attarde sur la représentation des artisans au travail.

 Le Centre d’histoire locale conserve dans ses réserves vingt cinq toiles du peintre dont cinq furent prêtées à Saint-Amand. Parmi celles-ci La partie de cartes datée de 1908 dont la composition est proche de celle intitulée Derniers Bonheurs, réalisée et envoyée au Salon des Artistes français en 1889. On y voit les pensionnaires de l’Hospice de Tourcoing, dans le fumoir nouvellement construit, jouer aux cartes. La scène habilement observée relève autant de la scène de genre que de la galerie de portraits, dont les protagonistes ont d’ailleurs été tous identifiés. La composition y est très travaillée : le cadrage serré sur le groupe du premier plan, les lignes de fuite très marquées, l’expressivité des physionomies modelées par le faisceau de lumière provenant de la droite conduisent l’œil du spectateur vers le jeu de mains des protagonistes et en particulier vers le joueur de gauche qui s’apprête à abattre une carte….

 

Léopold Simons (Lille, 22 février 1901 ; id. 17 octobre 1979)

 Né à Lille de parents belges, Léopold Simons est à la fois dessinateur, poète, comédien et réalisateur. Il a immortalisé le parler de Lille dans sa production littéraire en langue picarde, sketchs, pièces de théâtre et films. Le centre d’histoire locale possède du matériel de peinture ayant appartenu à l’artiste et 14 gouaches sur papier dont une Scène de tir à l’arc.