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Ensembles de plats, 18ème siècle, Poteries plombifères, Coll. C.H.L.

Ces poteries sont imperméabilisées au moyen d'un vernis qui facilite l’étanchéité et évite que les aliments n’accrochent à la cuisson. Il est réalisé à base d'oxyde de plomb qui lui donne une couleur verte très en vogue dès le 16ème siècle. Cette technique est dénoncée et abandonnée au début du 19ème siècle car le transfert du plomb aux aliments rend leur consommation dangereuse pour la santé.

Ensemble de casseroles, turbotière et daubière, 19ème siècle, Cuivre, Coll. C.H.L.

Le cuivre est un conducteur de chaleur efficace, apprécié également pour son aspect décoratif. Exposés, les ustensiles de cuivre sont des éléments de distinction culinaire. L’entretien fastidieux et le caractère nocif du matériau concourent à son abandon progressif dans les cuisines. Les cuivres sont aujourd’hui étamés (protégés d’une feuille d’étain) pour les rendre propres aux préparations alimentaires.

Batterie de cuisine, Années 1920, Tôle recouverte d’un émail rouge, Coll. C.H.L.

L’usage de la tôle émaillée pour protéger le métal de la rouille apparaît au milieu du 19ème siècle. La fabrication de nouveaux ustensiles, légers, solides et colorés, incite les ménagères à délaisser les lourdes bassines en fonte et les casseroles en cuivre à l'entretien laborieux.

Ensemble de casseroles, 20ème siècle, Acier inoxydable, Coll. C.H.L.

L’évolution des modes de cuisson, remplaçant le feu de bois par l’électricité et le gaz, permet le développement de batteries de cuisine faites en matériaux moins épais et plus légers, tels que la tôle émaillée et l’acier inoxydable. Ce dernier est un métal robuste, sain et facile d’entretien qui gagne peu à peu les cuisines au début du 20ème siècle. C’est en 1925 que le procédé est affiné et rendu bon marché.

La fabrique du repas
Casseroles & Cie
La casserole dans la cuisine familiale

La casserole, marmite ou fait-tout, est l’attirail indispensable de la cuisine. Elle représente la version moderne du chaudron, connu depuis l’Antiquité, qui est le symbole de la transformation des aliments.

La marmite évoque immanquablement la potée familiale et collective. Les mijotés, les braisés et les mets bouillis sont associés à la cuisine faite pour l’usage intime. Traditionnellement, la poule au pot était servie pour le souper de famille, tandis que la viande rôtie était offerte aux invités.

A la maison, faire la cuisine rime avec routine, mais se conjugue aussi avec passion et plaisir. Ce temps passé derrière les fourneaux n’est pas anodin, car par celui-ci on fabrique du lien familial et social. Le plat considéré comme ordinaire, répétitif et quotidien contribue à conforter l’identité du groupe, par le partage d’un goût commun.

Savoirs et transmission culinaires

Faire la cuisine demande des savoir-faire multiples : c’est le tour de main pour lier la sauce, l’œil attentif pour ajuster une consistance, la mémoire du temps de cuisson… Le savoir culinaire est souvent empirique, basé sur les souvenirs de gestes, d’odeurs, de saveurs, de bruits et d’apparence. Auparavant, transmis de génération en génération, il sort peu à peu du cadre familial. On assiste aujourd'hui à un véritable engouement pour le « fait maison », avec l’essor des cours de cuisine, le succès des émissions culinaires, des livres et des blogs de recettes.

Marmite : objet déco

A force d’usage, la casserole et autres ustensiles de cuisines deviennent des instruments familiers. Même anciennes, elles sont souvent gardées par affection dans les placards où elles côtoient leurs cousines modernes, les cocottes-minutes.

« Ces casseroles astiquées, tout cet ensemble de choses familières, et devenues comme amies par un long service (…)»

Extrait Quand les sirènes se taisent, Maxence Van der Meersch.

Elles s’exposent aussi comme motif esthétique : une série de casseroles en cuivre alignées contre le mur de la cuisine.